La slow life... kesako ?
Slow life... slow life ? Peut être que cette notion est inconnue pour certains...?
Qu'entend-on exactement par slow life ?
🍔 Le mouvement est né dans les années 80 avec un journaliste italien qui introduit la notion de slow food pour contrer la notion de fast food. Depuis cette notion s'est étendue à d'autres domaines (voyages, business, parentalité, sexualité) pour devenir de façon plus systématique la slow life.
🙏 C'est donc plus d'un art de vivre et d'une philosophie de vie dont il est question.
A l'heure où tout va très vite, où la performance est portée aux nues, où il est souvent bien vu professionnellement d'être "speed" car cela prouve que nous sommes actifs, à l'heure où nous sommes pour la plupart accros à nos téléphones portables et/ou à nos écrans, la slow life nous permet de faire un pas de côté pour nous accorder... une respiration.
🧘♀️ Prendre le temps de ralentir... prendre le temps tout court... prendre le temps de ne rien faire....
Ce "rien" va laisser émerger de la créativité, de la clairvoyance, un mieux-être mental et physique, une approche plus consciente et réfléchie de la vie.
🤔 Voilà pour l'explication... ça semble chouette comme ça sur le papier... mais dans la vraie vie on fait comment pour se mettre en mode slow life et ralentir ?
La vie avant la slow life
Jusqu'en janvier 2021, je vis dans un bel appartement du centre ville de Toulouse.
La citadine que je suis est comme un poisson dans l'eau dans ce cadre urbain, je bénéficie en plus d'un exterieur, une jolie terrasse avec vue sur les arbres et par chance certains jours, j'aperçois la chaîne des Pyrénées... De quoi nourrir mon besoin de contemplation !
La proximité du centre ville facilite mes déplacements, j'apprécie de pouvoir aller boire un café près de la cathédrale St Etienne, aller flaner aux beaux jours sur les quais de la Daurade, grignoter seule ou avec une amie place St Georges, aller flaner chez Gibert et repartir avec des livres et des feutres, et puis aussi aller prendre mon cours de piano rue du Sénéchal avec ma prof préférée et amie qui se reconnaîtra...
Le centre ville c'est aussi la possibilité de se retrouver chez Z..., d'y rentrer pour faire un tour, de trouver cette super petite robe dont je n'ai absolument pas besoin et donc évidemment de l'acheter. La petite robe en question va venir se coller à ses copines dans mon placard. Et sera oubliée aussi vite qu'elle a été achetée parce que des robes, à cette époque là il y en a beaucoup...
Et le boulot ?
Au niveau professionnel, je travaille comme commerciale dans un grand laboratoire pharmaceutique.
Mon métier c'est de faire la promotion de matériel chirurgical auprès de chirurgiens spécialistes.
Je passe la plupart de mon temps soit au bloc opératoire (où j'ai souvent très froid 🥶), soit dans ma voiture (où j'ai souvent très mal au dos malgré un véhicule hyper confort), seule, à faire des centaines de kilomètres.
Je me déplace beaucoup, souvent, sur la région sud-ouest mais pas uniquement.
Beaucoup de route, de pleins d'essence.
Et beaucoup d'avions. Souvent à Paris pour des réunions professionnelles mais aussi des congrès en Europe ou à l'international (Etats-Unis).
Le job est gratifiant. J'y trouve mon compte pendant plusieurs années. Même si je commence à fatiguer de ces déplacements permanents, je trouve ma vie plutôt chouette, pas de routine, rarement au même endroit, un niveau de vie plus que confortable qui me permet d'accompagner mes 2 fils vers leur vie d'adulte et aussi de voyager avec eux.
J'ai envie de préciser qu'à ce moment là de ma vie, ma conscience écologique est proche de 0... à part enseigner à mes enfants qu'on ne jette pas de papiers par terre, mon niveau d'éveil à la cause écologique est inexistant.
Partir en Méditerranée et ralentir à la voile
Et puis un mois de juin, je pars naviguer sur un catamaran autour de l'île de Beauté.
Le 1er jour du reste de ma nouvelle vie... mais ça je ne le sais pas encore.
Pour celles qui naviguent, je ne vais rien leur apprendre en leur disant que le bateau est propice à l'introspection, au retour à soi et aux autres et notre rapport au temps est modifié.
Nous devons nous adapter aux conditions météo, attendre le vent, rester au mouillage si les conditions ne permettent pas de lever l'ancre, partir vite si la fenêtre météo est courte, bref... ce sont plutôt les éléments qui nous guident et nous nous adaptons.
Cette semaine a agi comme un « révélateur de beauté », me connecter à mes besoins les plus essentiels et prendre conscience de l’importance de respecter mes valeurs les plus profondes.
L'occasion aussi de pouvoir me déconnecter et de vivre une temporalité différente, rythmée par un élément non maîtrisable : le vent. Et donc de... ralentir...
La navigation permet ainsi de longs moments de retour à soi, ce temps si précieux et si rare ou l'on ne fait rien d'autre que d'être présente à ce qui nous entoure.
Et parfois, le temps du rien est long 😉, alors se crée un espace de vide qu'il faut accepter. Ne rien faire. Attendre.
C'est très pertubant parfois lorsque l'on est habituée à faire, faire quelque chose tout le temps, ne jamais vraiment prendre le temps pour s'arrêter. Cela peut même devenir inconfortable par moments ! Se retrouver face à soi n'est pas un exercice facile.
Ce léger inconfort est compensé par ma soif de contemplation, je me réjouis de vues sublimes, la Corse offre une variété de paysages incroyables, du nord au sud, de Girolatta aux Lavezzi, je garde au fonds de moi ces trésors et ces lieux magiques.
Et je navigue à plusieurs reprises... ma 1ere rencontre avec un cachalot, les bancs de dauphins qui viennent jouer à l'étrave du bateau, les poissons lune...
Je m'émerveille, j'ouvre les yeux, je me connecte à la beauté du monde, je prends conscience aussi de la fragilité de cet éco-système.
Et puis il y a des rencontres bien-sûr. De celles qui viennent toucher le coeur 💗 mais pas que...
Réveiller aussi une conscience, initier, sensibiliser, éveiller à un autre champ des possibles, réfléchir à un autrement qui se profile...
Les prises de conscience
Les retours à terre sont de plus en difficiles.
Je prends conscience que je ne suis pas tout à fait à ma place dans cette vie qui est la mienne.
C'est à ce moment là que je décide de me former au coaching de vie.
Et les choses se mettent en place au fur et à mesure. Années après années...
Prise de conscience de mes valeurs, nécessité de les respecter, quels sont mes besoins, quelles sont mes croyances...
S'ajoute à cela un management avec lequel je ne suis plus en accord du tout : je ne me sens plus à ma place, les valeurs de ma hiérarchie sont en totale opposition avec les miennes, j'ai la boule au ventre, le sentiment que mon métier n'a plus de sens à mes yeux, je ne veux plus rouler seule des kilomètres dans une voiture 5 jours par semaine ni aller en réunion à l'autre bout du monde pour 4 jours et trouver ça chouette, je ne veux plus de cette course aux objectifs et à la performance, toujours faire plus, alors il va falloir quitter cet environnement et accepter que les choses soient différentes.
Tous les éléments sont la pour que je me décide à faire autrement et à oser... ralentir... et changer pour une vie en mode slow life 🌼.
Je signe la fin de ma vie de salariée, je quitte Toulouse pour le Tarn et Garonne, j'achète une vieille maison quercynoise, j'adopte un chien, j'ai 54 ans.
Après des mois de réflexion difficiles et angoissantes sur le "comment je vais quitter mon job" (je suis dans l'entreprise depuis 17 ans) j'entame le virage de ma vie personnelle : je vends mon appartement à Toulouse et je décide d'aller m'installer à la campagne. Mon objectif est de ralentir à la fois mon rapport à la consommation, mais aussi mon rythme de vie, développer mon activité de coach de vie en distanciel et me proposer une façon de vivre plus en adéquation avec mes valeurs.
La nouvelle vie en mode slow life
J'achète une maison dans le Quercy blanc, beaucoup de travaux sont nécessaires pour en faire mon lieu de vie principal, aucun commerce, juste une petite école avec une seule classe et puis des arbres..., beaucoup..., des chênes par centaines et un tilleul majestueux, le maitre des lieux.
Aujourd'hui, ma vie n'a plus grand chose à voir avec ma vie d'avant !
Le processus de changement est long, il demande du temps.
Se demander ce que l'on est prêt à quitter mais aussi ce que l'on souhaite conserver.
Je me réjouis de ne plus faire tous ces kilomètres,
je ne prends pratiquement plus l'avion (je me le réserve pour un voyage que je vais prendre soin de préparer en amont), je voyage en train,
ma garde-robe a beaucoup diminué,
je me réjouis de ne plus ressentir ce stress omniprésent en lien avec les résultats attendus,
je marche dès que je peux dans la nature,
je continue à privilégier une alimentation saine, de saison, locale et à préférer le fait maison aux plats industriels (j'ai fait mes 1eres confitures cet été 😋)
Je suis à ma place, alignée.
J'ai choisi cette vie.
Et puis j'ai plein de projets en lien avec ce lieu de vie... pour ralentir...
Mais je vous en parlerai plus tard 😉...
Et vous ?? Vous en pensez quoi de la slow life ?
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